Avec les escaliers à volée courbe, le travail de la main courante se compliqua pour suivre la ligne dessinée par le limon pour les escaliers à la française, ou la crémaillère pour les escaliers à l’anglaise. Dans les deux cas, la géométrie offerte par la rampe est une surface gauche qui doit être habillée d’une pièce plus ou moins moulurée. Cette pièce est dite «débillardée» car elle sera façonnée dans un bloc de bois de masse capable. Nous sommes proche d’un travail de sculpture.

C’est pour raison que les rampistes choisissent des essences spécifiques pour la fabrication des mains courantes courbes. Le noyer, bois relativement homogène avec une structure à zone semi-poreuse, était le plus utilisé jusqu’à la fin du 18ème siècle, remplacé dès le milieu du 19ème par l’acajou d’Afrique que l’on trouvait abondamment avec l’essor du commerce colonial. Aujourd’hui, les meilleurs bois pour faire une main courante débillardée est un bois de fruitier: le merisier, le poirier et bien sûr le noyer que l'on trouvera en grumes de belle section. Si le client souhaite un bois rouge, il pourra lui être proposé le sipo qui offre des caractéristiques équivalente à son cousin l’acajou.

Il est parfois demandé de réaliser des mains courantes débillardées en chêne. C’est mal connaître les caractéristiques de ce bois que de vouloir un ouvrage courbe dans cette essence dure, cassante, à zone initiale poreuse (pores concentrés sur le bois de printemps). Même si l’on sélectionne un bois à pousse lente, le résultat sera souvent décevant en particulier sur les pièces très courbes ou apparaitra le bois de bout très hétérogène. Si l’on souhaite un bois clair, on lui préfèrera le frêne, plus homogène (zone semi poreuse).